Lâimpact de la COVID-19 sur le futur monde du travail, un mal pour un bien ? đ€·ââïž
AprĂšs la pluie, le beau temps, comme ils disent đŠ
Le 11 mars 2020, lâOMS dĂ©clare officiellement la pandĂ©mie de la COVID au niveau mondial. Ă partir de ce moment, des mois catastrophiques sâen suivent Ă tous niveaux đ·.
Humainement, cette pandĂ©mie a laissĂ© de lourdes traces. 23,1 millions de cas sont dĂ©clarĂ©s (dont 238 000 en France) Ă ce jour, 803 000 dĂ©cĂšs sont recensĂ©s (dont 30 512 en France). Cela sans compter les nombreux cas dâanxiĂ©tĂ©, de stress oĂč de dĂ©pression liĂ©s aux personnes seules pendant le confinement.
Sur le plan Ă©conomique, lâimpact de la COVID a Ă©galement Ă©tĂ© trĂšs lourd. En France, en juin 2020, 4,5 millions de salariĂ©s seraient Ă©tĂ© en activitĂ© partielle suite Ă cette pandĂ©mie.
Beaucoup dâentreprises, notamment les bars et restaurants, ont Ă©tĂ© trĂšs nĂ©gativement impactĂ©s et ce nâest probablement pas fini. Une hausse de 21% des dĂ©pĂŽts de bilan est Ă prĂ©voir dâici 2021, ce qui concernerait plus de 60 000 entreprises et 200 000 emplois directs.
Câest donc trĂšs dur psychologiquement pour ces crĂ©ateur.ice.s dâentreprises mais aussi pour leurs employĂ©s de faire face Ă cette crise.
Jâai dâailleurs Ă©galement subi lâimpact du COVID. Alors que nous devions lancer Tibby.co le 19 mars, le confinement du 16 mars a eu raison de nous. Il nous a forcĂ© a dĂ©caler le lancement Ă septembre, nous obligeant Ă revoir toute notre stratĂ©gie de communication ainsi que la structure de notre site afin dây hĂ©berger des team-buildings en ligne. Nos prestataires partenaires, acteurs de lâĂ©vĂšnementiel, ont Ă©galement eu beaucoup de mal Ă rester Ă flot, et lâun dâentre eux a malheureusement dĂ» fermer son entreprise. Avec 70% des Ă©vĂšnements annulĂ©s jusquâĂ fin mai đ, tous les festivals et autres rassemblements de plus de 5000 personnes interdits, et des pertes de plusieurs milliards entrainĂ©es, ce secteur a Ă©tĂ© lâun des plus touchĂ©s.
Cependant, malgrĂ© ce bilan catastrophique, la pandĂ©mie a Ă©galement eu des impacts positifs. Tout dâabord, alors que le philosophe François de Smet prĂ©cisait âNous avons besoin de catastrophes pour nous rendre compte de la plus-value du Nousâ, nous avons assistĂ© Ă une entraide et une cohĂ©sion nationale et internationale rares, ce qui paradoxalement nous a tous rapprochĂ©s pendant le confinement.
Mais elle a Ă©galement fait jaillir chez nombreux dâentre nous de nouvelles passions et une envie de (re)-dĂ©couvrir certains domaines. On a dâailleurs assistĂ© Ă une trĂšs forte hausse des cours en ligne tĂ©moignant de ce regain dâenvie dâapprendre. LâĂ©ducation, sujet au coeur des dĂ©bats depuis quelques temps, a ainsi Ă©tĂ© changĂ©e sans possibilitĂ© de retour en arriĂšre, et ce pour le meilleur. DâaprĂšs certaines recherches, alors que dans lâenseignement prĂ©sentiel classique les Ă©lĂšves retiennent 8 Ă 10% de leur cours, lâenseignement en ligne leur permet de retenir 25 Ă 60% (đČ !) dâun mĂȘme cours, grĂące Ă un apprentissage de 40 Ă 60% plus rapide ! Câest donc un changement drastique pour les apprentissages Ă©ducatifs qui sâest mis en place de maniĂšre beaucoup plus accĂ©lĂ©rĂ©e que ce qui Ă©tait prĂ©vu avant lâarrivĂ©e de la pandĂ©mie.
Dans le monde professionnel, la COVID a Ă©galement eu certaines rĂ©percussions positives. Tout dâabord, en accĂ©lĂ©rant trĂšs largement lâadoption des nouveaux modes de travail comme le tĂ©lĂ©travail mais aussi en ouvrant de nouveaux dĂ©bats. Comme le prĂ©cise France Culture, âun discours volontariste, voire optimiste, sâest dĂ©veloppĂ© ces derniĂšres semaines, prĂŽnant le changement des modes de travail Ă la suite de lâexpĂ©rimentation forcĂ©e du tĂ©lĂ©travail pendant le confinement.â
Ainsi, alors quâavant cette crise, certaines entreprises hĂ©sitaient Ă donner ne serait-ce quâun seul jour de tĂ©lĂ©travail Ă leurs employĂ©s, leur questionnement actuel est plutĂŽt de savoir combien de jours de tĂ©lĂ©travail seront donnĂ©s par semaine aux employĂ©s Ă leur retour au bureau ou bien mĂȘme si leurs bureaux sont encore nĂ©cessaires.
Certaines entreprises, comme Germinal par exemple, ont donc dĂ©cidĂ© de lĂącher leurs locaux et de mettre leurs employĂ©s en tĂ©lĂ©travail Ă 100%, leur permettant de travailler dâoĂč ils veulent et de se retrouver dans des Airbnb dans diffĂ©rents coins de France ou dâEurope đ. Et cela semble ĂȘtre une initiative Ă encourager puisque, selon le tĂ©moignage de leur CEO, GrĂ©goire Gambatto, leurs employĂ©s semblent pleinement satisfaits (73% des employĂ©.e.s en tĂ©lĂ©travail souhaiteraient continuer aprĂšs la crise) et ce sans pour autant baisser en productivitĂ©.
Il faut faire attention toutefois Ă conserver le lien social entre les collaborateur.ice.s, mais avec quelques efforts et un peu plus de budget pour organiser des Ă©vĂšnements grĂące Ă lâargent Ă©conomisĂ© sur les locaux, rien ne semble impossible !
Dâautres entreprises ont Ă©galement su rebondir et se rĂ©inventer pendant le confinement, confirmant la crĂ©ativitĂ© et lâambition des startups françaises. Kymono, par exemple, a apportĂ© sa pierre Ă lâĂ©difice dans la lutte contre la COVID en proposant des masques personnalisables, lavables et rĂ©utilisables (conscience environnementale oblige đż) ; mais aussi en lançant le mouvement âHĂ©ros MasquĂ©sâ permettant de reverser 100% des bĂ©nĂ©fices de ces ventes de T-Shirts au collectif âProtĂšge Ton Soignantâ.
La COVID, bien que dĂ©sastreuse dâun point de vue humain, a donc tout de mĂȘme permis de souffler un vent nouveau đȘ sur le marchĂ© du travail et forcĂ© les entreprises Ă se rĂ©inventer, Ă repenser leurs process pour ĂȘtre plus efficaces avec moins de ressources ou bien Ă ouvrir de nouveaux dĂ©bats sur le futur du monde du travail. En ce sens, on peut dire que cette pandĂ©mie aura eu certains cĂŽtĂ© positifs radicaux.
Il est dâailleurs intĂ©ressant dâĂ©tudier le mot âCriseâ en chinois qui se compose de deux idĂ©ogrammes. Lâun dâeux signifiant âMoment dĂ©cisifâ, alors que lâautre signifie âOpportunitĂ© de changementâ. Comme lâa dâailleurs formulĂ© lâancien premier ministre Pierre Mauroy lors dâun discours de 1983 : âLa crise nâest pas comme une maladie dont ne ne peut sortir : elle est comme une sorte de nouvelle naissance !â. đȘ
A bientĂŽt,
Louis
PS : Laissez en commentaire les nouvelles initiatives mises en place dans votre entreprise suite Ă la crise de la COVID