L’impact de la COVID-19 sur le futur monde du travail, un mal pour un bien ? đŸ€·â€â™‚ïž

Aprùs la pluie, le beau temps, comme ils disent 🌩

Louis-Aurùle Priol 🐝
5 min readAug 25, 2020

Le 11 mars 2020, l’OMS dĂ©clare officiellement la pandĂ©mie de la COVID au niveau mondial. À partir de ce moment, des mois catastrophiques s’en suivent Ă  tous niveaux đŸ˜·.

Humainement, cette pandĂ©mie a laissĂ© de lourdes traces. 23,1 millions de cas sont dĂ©clarĂ©s (dont 238 000 en France) Ă  ce jour, 803 000 dĂ©cĂšs sont recensĂ©s (dont 30 512 en France). Cela sans compter les nombreux cas d’anxiĂ©tĂ©, de stress oĂč de dĂ©pression liĂ©s aux personnes seules pendant le confinement.

Sur le plan Ă©conomique, l’impact de la COVID a Ă©galement Ă©tĂ© trĂšs lourd. En France, en juin 2020, 4,5 millions de salariĂ©s seraient Ă©tĂ© en activitĂ© partielle suite Ă  cette pandĂ©mie.

Beaucoup d’entreprises, notamment les bars et restaurants, ont Ă©tĂ© trĂšs nĂ©gativement impactĂ©s et ce n’est probablement pas fini. Une hausse de 21% des dĂ©pĂŽts de bilan est Ă  prĂ©voir d’ici 2021, ce qui concernerait plus de 60 000 entreprises et 200 000 emplois directs.

C’est donc trĂšs dur psychologiquement pour ces crĂ©ateur.ice.s d’entreprises mais aussi pour leurs employĂ©s de faire face Ă  cette crise.

J’ai d’ailleurs Ă©galement subi l’impact du COVID. Alors que nous devions lancer Tibby.co le 19 mars, le confinement du 16 mars a eu raison de nous. Il nous a forcĂ© a dĂ©caler le lancement Ă  septembre, nous obligeant Ă  revoir toute notre stratĂ©gie de communication ainsi que la structure de notre site afin d’y hĂ©berger des team-buildings en ligne. Nos prestataires partenaires, acteurs de l’évĂšnementiel, ont Ă©galement eu beaucoup de mal Ă  rester Ă  flot, et l’un d’entre eux a malheureusement dĂ» fermer son entreprise. Avec 70% des Ă©vĂšnements annulĂ©s jusqu’à fin mai 📉, tous les festivals et autres rassemblements de plus de 5000 personnes interdits, et des pertes de plusieurs milliards entrainĂ©es, ce secteur a Ă©tĂ© l’un des plus touchĂ©s.

Cependant, malgrĂ© ce bilan catastrophique, la pandĂ©mie a Ă©galement eu des impacts positifs. Tout d’abord, alors que le philosophe François de Smet prĂ©cisait “Nous avons besoin de catastrophes pour nous rendre compte de la plus-value du Nous”, nous avons assistĂ© Ă  une entraide et une cohĂ©sion nationale et internationale rares, ce qui paradoxalement nous a tous rapprochĂ©s pendant le confinement.

Mais elle a Ă©galement fait jaillir chez nombreux d’entre nous de nouvelles passions et une envie de (re)-dĂ©couvrir certains domaines. On a d’ailleurs assistĂ© Ă  une trĂšs forte hausse des cours en ligne tĂ©moignant de ce regain d’envie d’apprendre. L’éducation, sujet au coeur des dĂ©bats depuis quelques temps, a ainsi Ă©tĂ© changĂ©e sans possibilitĂ© de retour en arriĂšre, et ce pour le meilleur. D’aprĂšs certaines recherches, alors que dans l’enseignement prĂ©sentiel classique les Ă©lĂšves retiennent 8 Ă  10% de leur cours, l’enseignement en ligne leur permet de retenir 25 Ă  60% (đŸ˜Č !) d’un mĂȘme cours, grĂące Ă  un apprentissage de 40 Ă  60% plus rapide ! C’est donc un changement drastique pour les apprentissages Ă©ducatifs qui s’est mis en place de maniĂšre beaucoup plus accĂ©lĂ©rĂ©e que ce qui Ă©tait prĂ©vu avant l’arrivĂ©e de la pandĂ©mie.

Dans le monde professionnel, la COVID a Ă©galement eu certaines rĂ©percussions positives. Tout d’abord, en accĂ©lĂ©rant trĂšs largement l’adoption des nouveaux modes de travail comme le tĂ©lĂ©travail mais aussi en ouvrant de nouveaux dĂ©bats. Comme le prĂ©cise France Culture, “un discours volontariste, voire optimiste, s’est dĂ©veloppĂ© ces derniĂšres semaines, prĂŽnant le changement des modes de travail Ă  la suite de l’expĂ©rimentation forcĂ©e du tĂ©lĂ©travail pendant le confinement.”

Ainsi, alors qu’avant cette crise, certaines entreprises hĂ©sitaient Ă  donner ne serait-ce qu’un seul jour de tĂ©lĂ©travail Ă  leurs employĂ©s, leur questionnement actuel est plutĂŽt de savoir combien de jours de tĂ©lĂ©travail seront donnĂ©s par semaine aux employĂ©s Ă  leur retour au bureau ou bien mĂȘme si leurs bureaux sont encore nĂ©cessaires.

Certaines entreprises, comme Germinal par exemple, ont donc dĂ©cidĂ© de lĂącher leurs locaux et de mettre leurs employĂ©s en tĂ©lĂ©travail Ă  100%, leur permettant de travailler d’oĂč ils veulent et de se retrouver dans des Airbnb dans diffĂ©rents coins de France ou d’Europe 🌏. Et cela semble ĂȘtre une initiative Ă  encourager puisque, selon le tĂ©moignage de leur CEO, GrĂ©goire Gambatto, leurs employĂ©s semblent pleinement satisfaits (73% des employĂ©.e.s en tĂ©lĂ©travail souhaiteraient continuer aprĂšs la crise) et ce sans pour autant baisser en productivitĂ©.

Il faut faire attention toutefois Ă  conserver le lien social entre les collaborateur.ice.s, mais avec quelques efforts et un peu plus de budget pour organiser des Ă©vĂšnements grĂące Ă  l’argent Ă©conomisĂ© sur les locaux, rien ne semble impossible !

D’autres entreprises ont Ă©galement su rebondir et se rĂ©inventer pendant le confinement, confirmant la crĂ©ativitĂ© et l’ambition des startups françaises. Kymono, par exemple, a apportĂ© sa pierre Ă  l’édifice dans la lutte contre la COVID en proposant des masques personnalisables, lavables et rĂ©utilisables (conscience environnementale oblige 🌿) ; mais aussi en lançant le mouvement “HĂ©ros MasquĂ©s” permettant de reverser 100% des bĂ©nĂ©fices de ces ventes de T-Shirts au collectif “ProtĂšge Ton Soignant”.

La COVID, bien que dĂ©sastreuse d’un point de vue humain, a donc tout de mĂȘme permis de souffler un vent nouveau đŸŒȘ sur le marchĂ© du travail et forcĂ© les entreprises Ă  se rĂ©inventer, Ă  repenser leurs process pour ĂȘtre plus efficaces avec moins de ressources ou bien Ă  ouvrir de nouveaux dĂ©bats sur le futur du monde du travail. En ce sens, on peut dire que cette pandĂ©mie aura eu certains cĂŽtĂ© positifs radicaux.

Il est d’ailleurs intĂ©ressant d’étudier le mot “Crise” en chinois qui se compose de deux idĂ©ogrammes. L’un d’eux signifiant “Moment dĂ©cisif”, alors que l’autre signifie “OpportunitĂ© de changement”. Comme l’a d’ailleurs formulĂ© l’ancien premier ministre Pierre Mauroy lors d’un discours de 1983 : “La crise n’est pas comme une maladie dont ne ne peut sortir : elle est comme une sorte de nouvelle naissance !”. đŸ’Ș

A bientĂŽt,
Louis

PS : Laissez en commentaire les nouvelles initiatives mises en place dans votre entreprise suite Ă  la crise de la COVID

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Louis-Aurùle Priol 🐝

Entrepreneur & Office Manager. Working on how to use digital platforms as a lever for a happier life. Co-founder @ Tibby.co